Les 10 mots de l'édition Dis Moi Dix Mots 2024

Le Club photo barcarésien et l’atelier d’écriture de la médiathèque Saint-Exupéry du Barcarès ont proposé une exposition conjointe jusqu’au dimanche 30 juin 2024 dans le cadre de l’opération nationale "Dis-moi dix mots".
L’initiative "Dis-moi dix mots" a pour objectif de faire rayonner la langue française. En cette année olympique, 10 mots (Adrénaline, Champion, Aller aux Oranges, Faux Départ, Mental, Collectif, Prouesse, S'encorder, l'Echappée, Hors-jeux) appartenant au champ lexical du sport ont été mis  en avant. Dix mots comme dix défis pour se dépasser, jouer collectif, accepter les règles, apprendre à se respecter et respecter ses partenaires comme ses adversaires.
Sous l'égide du Ministère de la Culture, une Olympiade culturelle créant des synergies entre l’art, la culture et le sport sur tout le territoire français s'est déroulée jusqu’au 08/09/2024, date de la fin des Jeux olympiques et paralympiques.
A ce titre, la Mairie du Barcarès a décidé d'y participer sous la coordination de sa Médiathèque en associant le Club Photo Barcarésien et le club d'écriture créative, déclinant ainsi les 10 mots sur base des photos en textes inspirés et inspirants.
Palmarès 2024 de la 1ère édition de Dis Moi Dix Mots
Ci-dessous, les photos du Club et les textes de l'atelier d'écriture de la médiathèque 
du Barcarès
1. Funambule en montagne.
Il s'envole, ça y est ! Je l'ai vu ouvrir les ailes pour que le vent s'y engouffre, l'élève dans l'air bleu des cimes. Il s'y attendait bien-sûr mais l'adrénaline l'a brusquement étourdi. Pas la moindre peur, non, seulement cette sensation de vivre plus qu'en bas, dans les vertes prairies.
Ici, sur la corde raide de l'incertitude, au-dessus des roches grises et des sommets glacés, dans les rafales aveuglantes de neige poudreuse, chaque pas est un exploit et chaque respiration la dernière, si la maîtrise n'est pas totale.
Eric Biesbrouck.
2. Six catamarans en régate
Six coques glissent sur l'eau et heurtent les vagues à grande vitesse.
Six autres planent un mètre plus haut et emportent trois aquanautes à toute allure.
Le vent est leur seul moteur. Un moteur changeant à chaque seconde, qui les pousse, les bouscule, les asperge d'écume. On l'entendrait presque rire, mais c'est un rire d'admiration pour ces navigateurs experts.
Eric Biesbrouck.
3 Jeune skater casqué.
J'oublie la foule, j'oublie l'arène, j'oublie le classement et la motivation, j'oublie la fatigue et l'angoisse. Je ne suis plus qu'une planche à roulettes. La meilleure de toutes. Et je vais dévaler cette pente presque verticale, laisser la courbe me cueillir comme un pétale de fleur, la laisser me précipiter sur le sommet d'en face, me faire jaillir comme un boulet.
Alors seulement je me déploierai. J'exécuterai ma figure de la mort, celle qui me donnera vie. La vie d'un vainqueur.
Eric Biesbrouck.
4. Kite surfer
Sur la plage le vent vient de souffler, le temps est parfait. Après quelques mètres de course il s'envole, sa voile multicolore ouverte dans le soleil. Il se laisse guider par la brise, fait des figures. Le monde lui appartient. Dans le ciel il oublie tout. Ne penser qu'au bonheur d'être là.
Christiane Desaga
5. Les oranges
C'était la 3ême défaite de la saison, elle avait mis monsieur José notre entraîneur en rage. Les critiques avaient fusé : « Deux cartons jaunes, les options choisies non respectées, l'adversaire qui lit comme dans un livre nos intentions de jeux, c'est la défaite de trop » hurlait
il dans le vestiaire. Je m'agace, j'espère que l'orage passe vite, je le laisse s'époumoner, je patiente.
Parce que moi, c'est uniquement pour elle que chaque dimanche je cours, je mêle, que je cravate, que je plaque, que je saigne parfois, et que je me sens ridicule avec mon protège dents et mon casque pas très glamour...
Ce que j'attends c'est le moment « d'aller aux oranges », je me suis pris de passion pour ces agrumes depuis que j'ai rejoint le club de rugby. J'ai, dans cet instant le regard fixe, un sourire beat accroché sur mes levres, mon cœur bat la chamade, c'est fou l'effet que peuvent me faire les Sanguines, les Navels et autres Caracaras ! Que d'émotions, à chaque fois mon pouls s'accélère, j'ai le vertige, je ressens un bonheur intense devant ces fruits ronds, charnus et doux.
Carmen la fille de monsieur José sait les trancher de milles manières. Elle les presse, ses doigts fins et blancs entourent gracieusement les hespérides. Le jus est réparti dans des gobelets qu'elle nous tend en souriant.
C'est sûr, dimanche prochain je lui parlerai, je vais oser, je lui dirai que je l'aime et puis ... « D'aller aux fraises » lui proposerai.
Yvonne Tirache
6. Le boxeur
Désormais il était hors-jeux, c'était son ultime combat il l'avait perdu, il s'était incliné.
Avec lenteur il déroulait les bandelettes de ses mains douloureuses, la gorge serrée. Il n'essuya pas de suite la sueur qui perlait sur son torse, peut être voulait-il garder encore un peu la trace du dernier défi qu'il s'était lancé.
Sa carrière avait été époustouflante, il ne comptait plus les KO infligés à ses adversaires mais il connaissait parfaitement le prix à payer pour se maintenir au niveau d'un grand champion.
Sa fin de carrière, il n'avait pas de mal à l'imaginer: au mieux il serait entraîneur dans le boxing club d'une banlieue triste. Il avalerait des bières, beaucoup de bières, la solitude, l'oubli...
Seul peut être ce cliché pris par un ami du photo club du Barcarès, accroché au-dessus du bar par jojo, le patron du café l'adrénaline, le sortirait de l'anonymat.
Yvonne Tirache
7. Les mascottes des J.O.
Saint Denis - présentation du village olympique : Notre Président entouré de sa ministre des sports (et des J.O.) et du ministre de l'Intérieur visitent incognito le site olympique de Saint-Denis suite à une semaine ponctuée d'incidents.
Pourquoi cagoulés ? Eviter des manifestations et des heurts avec un service de protection aux abois. Nous annoncer une révolution à venir ?
Ces mascottes, ces phryges semblent si éloignées de ces jeux. Évitons de reproduire la calamiteuse ouverture de la coupe du monde de rugby en septembre dernier.
Lionel Fressin
8. Jeune femme qui s'encorde
S'encorder par sécurité, pour prévoir l'imprévisible glissade sur une paroi humide ;
S'encorder pour retenir sa chute parce qu'il y a peut-être un autre grimpeur dessous ;
S'encorder par solidarité, par esprit collectif, parce qu'on n'est jamais seul ;
S'encorder pour aller plus haut, toujours plus haut, pour se dépasser, accomplir la prouesse d'atteindre un sommet plus haut que le précédent ;
S'encorder et grimper comme un crabe qui croit tenir la montagne entre ses bras, tandis qu'au sol, en accord parfait, quelqu'un tire la corde pour faire monter le pantin.
Guy Hugues Bellem
9. Volley en salle
Homme ou femme, certains sports pourraient jouer la mixité en équipe autour d'un ballon, conjuguant la force de l'un à la précision de l'autre pour éviter tout faux-départ qui pourrait faire perdre le point, voire le match lui-même.
Guy Hugues Bellem
10. La force Claira
Seul athlète noir dans une équipe de blancs, je n'ai pas le choix. Ne pas permettre qu'ils me jugent, ou pire, qu'ils se moquent.
Mes dernières forces se concentrent sur ce moment. Décisif, impitoyable, le verdict est peut-être déjà fixé.
Faire taire le mental, devenir une machine, un corps sans cerveau, un concentré de muscles au service du match. Ne plus penser. Agir ! Gagner !
Marie Dimas-Bellem
11. La chute
La chute a été sévère; si je ne lâche pas le palonnier je ne serai pas éliminée de la compétition.
Chuter à soixante kilomètres par heure c'est comme s'écraser contre un mur en béton.
En apnée, j'émerge, je suis sonnée. Le palonnier m'échappe des mains. Les muscles de mes épaules brûlent. J'avale une grande goulée d'air.
Pouce levé je fais signe au pilote du bateau que tout va bien. La prouesse sera pour la prochaine fois.
Marie Dimas-Bellem
12. La mer, éternelle et indomptable
Qu'on y danse, qu'on y vogue, qu'on y plonge, La mer est un univers à part ;
Prenons garde au faux-départ : L'inattention est un mal qui ronge...
Guy-Hugues BELLEM
13. Tension (salle de tir avec 50 sportifs)
Le mental est mis à rude épreuve dans une séance de tir.
La concentration atteint son paroxysme. Rester immobile, statufié, n'avoir d'yeux que pour la cible. Retenir son souffle au moment du déclenchement, puis tout relâcher. La tension retombe et on peut aller aux oranges.
Guy-Hugues BELLEM
14. Coordination (équipage du bateau n° 17)
Chaque membre de l'équipage doit coordonner ses gestes, comme une chorale maritime où chacun tient un rôle précis dans le travail collectif qui sera garant de la victoire. C'est par la cohésion qu'on peut faire des prouesses.
Guy-Hugues BELLEM
15. La chute en skate
En une seconde tout bascule. Alors qu'on s'était forgé un mental d'acier, il n'a fallu qu'une seconde d'hésitation pour perdre l'équilibre si durement acquis. L'échec s'invite sous nos pieds et c'est un faux départ cuisant.
Maintenant, il n'est plus question de réussir son saut, mais d'amoindrir sa chute. Le plus dur, c'est de trouver le courage de se relever et de remonter sur son skate après l'erreur fatale. Le plus dur, c'est d'éviter de croiser le regard des gens pour ne pas sentir leur déception alourdir la nôtre. Le plus dur, c'est de continuer sa performance comme si nous ne l'avions pas ratée malgré des mois d'acharnement et d'entraînement.
Cindy Vabre
16. La tyrolienne:
La petite : Dis, c'est quoi s'encorder ?  
Le petit : C'est s'envoler.
 Ou bien se crasher.
 Ou bien s'élever ?
Tu vois bien que le sol se rapproche !
C'est dans ta tête.
Ah. Et dans la tienne il y a quoi ?
Le ciel.
Alors, moi je me crashe, et toi tu t'envoles.
Mais non, la vie nous tient.
Je croyais que c'était la corde !
La vie tient la corde. 
Mais qui tient la vie ?
Tes peurs ou tes joies.
J'ai peur.
Alors on va tomber.
Et toi tu souris.
Alors on va voler.
Cindy Vabre
17. Moi, tout petit.
Non, je ne vous regarderai pas.
Pourquoi ?
Parce que je sais très bien ce que vous pensez : « Houlala, qu'il est ptichounet celui-là. Il n'est même pas assez haut pour attraper la pierre de dessus. »
Mais vous vous trompez d'abord. Moi, ma mère, elle m'a dit que j'y arriverai.
Elle m'a dit que j'y arriverai. Elle m'a dit que j'étais assez grand. Que le courage ne se mesure pas en centimètres. Le courage se mesure dans une unité spéciale qui est dans la tête. Et là, dans ma tête, et bin je suis plus grand que vous.
Eric Biesbrouck
18. Premiers de cordée
Deux enfants un peu inquiets s'apprêtent à descendre le long du câble. C'est une première et la petite observe son frère aîné s'encorder.
Les voilà partis ! La plus jeune, hésitante au départ, semble finalement rassurée.
Tout s'est bien passé, ils n'ont pas eu peur.
Lionel Fressin
19. Faux départ
Faux départ pour ce jeune homme, son skate est parti avant lui. Quelle malchance !
Le championnat est fini pour lui, mais le skate va gagner.
Christiane Desaga
20. Championne aux skates fleuris
C'est Jésus crucifié, mais lui c'est de colère, il a été battu par une fille avec des skates magnifiques. C'est la championne. Elle sourit malicieusement.
Bravo petite, tu nous fais honneur.
Christiane Desaga
21. Le Skateur amoureux.
C'est ma plus belle figure, mais elle s'en fout elle ne me regarde pas. J'ai pourtant choisi ma tenue avec soin, t-shirt large sur lequel son prénom est inscrit en lettres bleues sur un cœur doré, puis j'ai enfilé mon jean baggys.
Le gel de coiffure de ma sœur a servi à discipliner les épis de ma chevelure.
Mais elle s'en fout elle ne me regarde pas, ce n'est pas moi qu'elle aime, ce n'est pas moi qu'elle kiffe c'est cet espèce de grand dadais d'Enzo.
Elle me dit que c'est son champion, que c'est lui qui lui procure de l'adrénaline, j'ai décidé de le mettre hors-jeux. Dès demain au skate Park il fera une mauvaise chute, peut-être même qu'il en mourra...
Yvonne Tirache
22. Escalade
Je viserai toujours le sommet, même lorsque le vent impétueux tentera d'arracher mes prises déjà bien fragiles. Mes mains s'écorchent et mon mental s'accroche sur cette falaise abrupte qui ne me laisse aucune trêve.
Je ne sais pas si mon aventure s'apparente à une prouesse ou à une folie, mais l'adrénaline qui coule dans mes veines à cet instant me fait pousser des ailes. Je deviens légère comme une tégénaire, l'attraction du sol n'agit plus sur mon corps transformé. Je suis une échappée des lois de la gravité.
Jean-Marie Lefeuvre
23. Concertation
— Bon, les gars ! Aujourd'hui on met le paquet! On se défonce ! C'est le jour J !
On monte au sommet du podium en champions ou on disparaît! La France nous regarde ! Yé-é-é !
C'est le meilleur moment, celui où on se rapproche, où on se soude, pour être plus que des frères, pour ne plus faire qu'un.
Flûte, on joue contre des Catalans, ils ont le rugby dans le sang, je devrais peut-être enlever mes lunettes...
Ma cheville me fait un mal de chien, mais ça va aller. Je ne veux pas les décevoir.
C'est quoi le cri de guerre de notre équipe déjà ?
David, ne la joue pas solo cette fois. Passe la balle !
J'aime bien quand on se touche tous les mains...
Rédaction collective

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